Rencontres de la Filière 2022, l’évènement à succès de TOUTE la filière VI-VU

Rencontres de la Filière 2022, l’évènement à succès de TOUTE la filière VI-VU !
Créées en 2018 sous l’impulsion de Patrick CHOLTON, Président de la FFC et de SOLUTRANS, les Rencontres de la Filière constituent un point d’étape entre deux éditions de SOLUTRANS.
Aujourd’hui tout va très vite, les annonces se multiplient et plus que jamais, la filière a besoin de ce type d’évènement une fois par an, dans le contexte d’incertitude économique, sociale, géopolitique et réglementaire que nous vivons. Pour Patrick CHOLTON : « Je suis véritablement heureux de voir le profil et le nombre de personnes qui se sont rendues disponibles cette année, et qui prouvent l’intérêt de ces journées. Constructeurs VI, VUL, transporteurs, énergéticiens, loueurs, équipementiers, français et européens, tous ont fait le déplacement pour traiter de sujets de grande importance et assister à des débats de très haut niveau. »

Le 17 novembre dernier avait lieu l’édition 2022 des Rencontres de la Filière VI-VU. L’après-midi de conférences fut suivie d’un grand diner réunissant 300 personnalités influentes du transport, et durant lequel la FFC a remis le prix de l’Homme de la Filière à Luc CHATEL, Président la PFA, ancien Ministre et ancien porte-parole du Gouvernement. La FFC a également présenté les contours de l’édition 2023 de SOLUTRANS, un an avant l’évènement.

Si Clément BEAUNE, ministre des Transports, longtemps pressenti pour accompagner les Rencontres de la Filière, a finalement dû annuler sa venue, il a tenu à enregistrer un message vidéo à l’attention de toute la filière. Dans son allocution, il a tenu à lancer « un message de soutien très fort, très clair, du gouvernement à l’élan important et massif des transformations que connaît en ce moment la filière et de félicitations pour tous les efforts entrepris depuis de longues années. » Le ministre a mis en avant l’électrification des camions: « le potentiel de décarbonation du transport lourd réside principalement dans le renouvellement et le verdissement de ses motorisations. La motorisation électrique constitue, dans le mix énergétique de la transition écologique des flottes, un vecteur primordial. » Clément Beaune qui a lancé récemment le 1er comité ministériel sur les Zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) a évoqué le dispositif déjà présent dans de nombreuses villes : « l’État s’est également saisi de ce sujet pour simplifier la transition pour les professionnels en créant un travail d’harmonisation des règles qui seront définies et appliquées par les métropoles pour les professionnels. »
L’inflation en questions
En ouverture de ces Rencontres de la Filière, Anne Sophie ALSIF, chef Économiste chez BDO, nous a donné quelques clés de compréhension de la situation économique globale. Elle a notamment expliqué la différence entre les inflations américaines et européennes qui, si elles apparaissent comparables en pourcentage, ne dépendent pas des mêmes composantes. Aux Etats-Unis, l’inflation est due à une demande économique beaucoup trop importante, en raison de stimuli budgétaires post-covid. Donc aujourd’hui, la réserve fédérale augmente les taux pour faire chuter cette inflation et revenir à une situation normale à moyen terme car ils n’ont de surcroit, aucun problème d’énergie, étant producteurs de gaz et de pétrole. En Europe, la situation est tout à fait différente, puisque l’inflation résulte à plus de 60 % de l’augmentation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Cette inflation importée à cause de la crise est beaucoup plus difficile à juguler par la banque centrale. Elle-même augmente également ses taux, mais l’impact sera moindre car nous sommes dépendants énergétiquement. De même, la croissance économique sera elle aussi amoindrie. D’où la conclusion selon laquelle il ne faut pas être dépendant de tel ou tel achat d’énergie et donc de multiplier les pays d’approvisionnement.
Intervention à retrouver en intégralité à 1:23:45
1re conférence : « Transition énergétique, le scénario impossible de Bruxelles ? »
La première conférence portait un titre évocateur : « transition énergétique, le scénario impossible de Bruxelles ? ». Grâce au point de vue des constructeurs VI invités, on a remarqué, en premier lieu, une forme d’unanimité autour de la table (représentant Iveco, Scania, Volvo Trucks et la chambre des importateurs CSIAM) pour déplorer les objectifs d’Euro VII venant en plus de ceux liés à la mobilité électrique. En clair : leurs ressources humaines et financières ne pourraient pas poursuivre tous les objectifs dans le calendrier demandé.
S’ils s’accordent tous pour dire que l’électrique à batteries sera à terme prépondérante, il restera une place pour le moteur thermique pour certaines missions où l’électromobilité serait inadaptée. Mais, comme l’ont rappelé de nombreux intervenants, et tout particulièrement Amélia Rung de Vinci Autoroutes, un des sujets clefs sera la présence d’une infrastructure de recharge suffisamment puissante et dense pour recharger tous ces poids-lourds. Les récentes annonces de RTE sur la préservation du réseau électrique français en janvier 2023 laissent à penser qu’on est loin, très très loin, du compte.
Une conférence à revoir ici dès 1:31:30
La Plateforme VIsion’AIR
A la suite de cette première table ronde, la FFC et BDO ont présenté l’évolution de l’étude VIsion’AIR, avec une plateforme de visualisation des motorisations prévues sur le marché européen par pays, par type de véhicules et par usage. Est aussi proposé sur la plateforme les TCO de chaque motorisation. Tout ceci a été conçu de manière très ergonomique et facile d’utilisation.
Intervention à retrouver en intégralité ici, dès 2:35:40


Stéphane RAUX, Grand Témoin
Puis nous avons pu profiter des éclairages de notre grand témoin, Stéphane RAUX, chef du département synthèse technologies moteur à l’IFP Energies Nouvelles, qui nous a proposé un focus sur les différentes énergies.
Intervention à retrouver en intégralité ici, dès 2:50:00
Les contraintes imposées par les ZFE
La dernière partie de cette journée riche était consacrée à l’un des sujets brulants du moment pour notre secteur, puisque nous avons parlé des ZFE (Zones à faibles émissions), qui vont aboutir à l’interdiction de circuler dans les centres-villes pour près de 90 % des camions. En Europe, les ZFE se multiplient depuis quelques années pour atteindre 320 aujourd’hui, dont 253 en Italie, 82 en Allemagne, et 22 au Royaume uni. En France, on en compte 11, dont 5 qui ont fixé un calendrier de déploiement avec interdiction totale des véhicules diesel en 2024 pour Paris, 2025 pour Grenoble, 2026 pour Lyon et 2028 pour Strasbourg. Comment l’industrie et le secteur routier va-t-il faire face à ces nouvelles contraintes ?
Une conférence à revoir ici dès 3:51:10
L’Homme de la Filière 2022
Durant la grande soirée qui a suivi le programme de conférences, Luc CHATEL, Président de la PFA, a reçu le prix de l’Homme de la Filière 2022 des mains de Henri PACCALIN, Président de la CSIAM. La FFC a voulu symboliser les actions mises en oeuvre par Luc CHATEL au plus fort de la crise, pour soutenir nos entreprises.
Voir la cérémonie


SOLUTRANS 2023
Patrick CHOLTON a présenté les contours de l’édition 2023 de SOLUTRANS. Au menu, des thèmes porteurs des enjeux de la filière, comme la transition énergétique, le rétrofit, les modes de livraison alternatifs… Un espace Vélo-Cargo sera aussi mis en place, ainsi qu’un vaste programme de conférences. A ne pas manquer également la nouvelle scénographie du Diner de Gala, véritable institution de SOLUTRANS, qui accueillera en 2023 un artiste exceptionnel. Chanteur, acteur et plus encore, Patrick BRUEL sera en concert privé le 22 novembre 2023 pour SOLUTRANS ! Autant vous dire qu’il est prudent de réserver dès maintenant !
Voir la présentation de SOLUTRANS 2023
La FFC rencontre le Président de la Collectivité Territoriale de la Martinique

La FFC rencontre le Président de la Collectivité Territoriale de la Martinique
Mathias POTIRON, élu de la FFC Mobilité Réparation et Services pour représenter la Martinique, a rencontré M. Serge LETCHIMI, Président de la Collectivité Territoriale de la Martinique, afin de lui présenter ses projets pour l’éducation et la formation
Mathias POTIRON a suggéré de créer un espace dédié aux métiers de la réparation automobile au sein des établissements scolaires (collèges et lycées), dans l’optique de susciter de l’intérêt, de l’attrait, voire des vocations pour ces métiers dès l’âge de 10 ans.
La pénurie de main d’œuvre dans tous les corps de métier de l’automobile en Martinique demande aussi une réforme de la formation. En premier lieu, il est urgent de remettre les formateurs à niveau afin qu’ils puissent prodiguer aux élèves un enseignement en adéquation avec les différentes mutations de nos métiers (véhicules hybrides, électrique, ADAS etc.).
Des formations de proximité (voire sur site) deviennent impératives, car les chefs d’entreprises subissent un problème d’éloignement et parfois ne peuvent pas laisser leurs salariés se rendre en formation pour ne pas entamer leur productivité. Agir maintenant garantira une poursuite pérenne de l’activité face aux imminents départs à la retraite.
Mathias POTIRON a insisté sur le fait que le chef d’entreprise préfère avoir des salariés bien formés que de recevoir des aides de l’état à l’embauche. La présence des institutions est indispensable dans les entreprises pour informer, conseiller, orienter, voire monter des dossiers d’accompagnement et d’aide sur place pour une meilleure efficacité et surtout avoir un délai de réponse rapide.
Toutes ces actions nécessiteront un comité de pilotage dans l’optique d’organiser et de planifier le bon déroulement du projet. Le Président de la CTM a accueilli avec ferveur ce projet et en a demandé la mise en place immédiate avec une place réservée à l’élu de la FFC Mobilité Réparation et Services au sein du groupe de travail.
La FFC lance FFC New Business !

La FFC lance FFC New Business !
Pour booster le Chiffre d’Affaires des carrossiers-réparateurs, la FFC lance un nouveau service baptisé FFC New Business ! Il s’agit de montrer aux professionnels comment utiliser le digital de façon concrète, afin de mieux traiter sa zone de chalandise.
Comment développer son Chiffre d’Affaires & améliorer considérablement sa rentabilité ? C’est la question quotidienne que se pose tout professionnel de la réparation en ces temps d’incertitude. Pourtant, peu d’entre vous pratiquent la prospection sur leur périmètre géographique, et dépendent du bon vouloir des assureurs, ou laissent simplement le client « venir à eux ».
Pourtant, prospecter n’est pas une perte de temps. FFC New Business vous le prouve, en vous permettant de profiter d’outils modernes, sont souvent négligés dans nos métiers, principalement par méconnaissance ou peur de l’inconnu.
L’idée consiste à aider les Carrossiers-Réparateurs à devenir incontournables sur leur zone géographique grâce au DIGITAL. Si Google et Facebook vous rebutent, ils n’auront rapidement plus de secret pour vous.
Un audit gratuit est proposé pour chaque Carrossier-Réparateur, afin d’évaluer sa propre situation et surtout d’étudier les meilleures solutions de prospection à mettre en œuvre pour gagner des nouveaux clients. Se faire accompagner pour créer et/ou développer son propre nouveau business, tel est l’objectif de ce nouveau service dynamique, positif et offensif proposé par la FFC. Pour plus de proximité et faciliter l’accompagnement, un numéro de téléphone dédié sera spécialement mis en place pour ce service. Le lancement du service FFC New Business a eu lieu sur le Salon Equip Auto entre le 18 et le 22 octobre 2022.
Indice de production FFC-INSEE - Septembre 2022

Indice de production FFC-INSEE - Septembre 2022
Retrouvez désormais chaque mois notre indicateur de production FFC-INSEE, qui doit vous permettre d’affiner vos politiques tarifaires, et d’ajuster votre discours commercial.
Face à la situation tout à fait inédite à laquelle nos entreprises font face au quotidien, voici le nouvel opus de l’indicateur de production FFC-INSEE.
Cet outil statistique fiable compile chaque mois les indices de prix de production de l’industrie française dans les catégories carrosseries automobiles, remorques et semi-remorques. Mais également les indices de prix concernant les produits de la sidérurgie, de l’aluminium, du cuivre, des composants et cartes électroniques. Ce véritable baromètre, compilé par la FFC et l’INSEE, doit vous permettre d’affiner vos politiques tarifaires, et d’ajuster votre discours commercial.
Mensuellement, nous tentons ainsi de répondre aux besoins d’agilité de votre entreprise, un paramètre important pour l’ensemble des acteurs de la filière
Cet outil de la FFC est réservé à nos seuls adhérents.
Syndicat du Pneu : Nouveau Logo pour Equip Auto

Syndicat du Pneu : Nouveau Logo pour Equip Auto
Institution bientôt centenaire, créée en 1929 par les premiers pneumaticiens – appelés vulcanisateurs à l’époque -, la Chambre Syndicale du Commerce du Pneumatique et de l’Industrie du Rechapage a sans cesse évolué pour s’adapter aux mutations de son secteur économique.
Elle franchit une nouvelle étape en adoptant une communication plus directe. Le Syndicat des Professionnels du Pneu devient le Syndicat du Pneu pour marquer l’élargissement de ses missions et son ancrage dans une filière qu’elle représente depuis 92 ans. Le Syndicat du Pneu poursuit ses activités de représentation, de soutien et de conseil auprès des professionnels de la filière, qui se sont avérées particulièrement utiles durant la crise sanitaire. Plusieurs études et notamment celles portant sur la Loi Montagne ont clairement montré que le Syndicat du Pneu devait élargir son champ de communication pour s’adresser directement au grand public au travers d’informations pédagogiques visant à mieux faire connaître le pneu et à contribuer à l’amélioration de la sécurité de la route. Cette évolution se traduit par la création d’un nouveau logo symbolisé par un pneu stylisé en bleu sombre souligné d’un arc bleu clair soulignant l’implication de l’organisation professionnelle dans ses actions pour l’écologie et le développement durable telles que la collecte et le recyclage ou la promotion du rechapage sur les pneus industriels. Ce logo exprime plus clairement l’attachement de l’organisation à l’univers du pneumatique sur lequel elle revendique une large expertise sur le produit, ses utilisations, son marché et sur l’organisation économique de la filière tout entière. Le Syndicat du Pneu se devait d’anticiper les mutations de marché à venir. Le pneumatique est appelé à devenir un enjeu majeur pour tous les acteurs de l’après-vente automobile en permettant d’assurer un trafic régulier vers les ateliers. Oeuvrant dans un secteur structuré autour d’enseignes de distribution faisant preuve d’un grand dynamisme et de puissants groupes industriels d’envergure internationale, le syndicat se positionne en plateforme d’échanges et de concertation en facilitant la mise en oeuvre de nombreuses actions et projets collectifs. L’organisation se veut une structure agile tirant parti de partenariats durables qu’elle construit avec d’autres organismes de la filière et les meilleurs experts et spécialistes du monde de l’automobile. « La mutation du parc automobile va entraîner une transformation profonde de l’entretien automobile, mais quelque soit leur motorisation, les véhicules rouleront toujours sur des pneus, avec ou sans air. Le pneu sera le produit fondamental de l’après-vente. Par ailleurs, les difficultés de communication autour de la loi montagne nous ont montré que nous devions prendre la responsabilité d’informer directement, de façon objective, les utilisateurs sur la réglementation et sur l’importance du pneu pour la sécurité. Autant pour les professionnels que pour les particuliers, le Syndicat du Pneu est de fait l’organisme référent sur le pneumatique. C’est ce que nous voulons exprimer au travers de l’évolution de notre nom et de notre logo.» Dominique Stempfel, Président
La FFC présente au congrès national des Sapeurs-Pompiers

La FFC présente au congrès national des Sapeurs-Pompiers
A l’occasion du dernier congrès national des Sapeurs-Pompiers, la FFC – Fédération Française de Carrosserie a signé une convention tripartite avec la DEPAFI et la DGSCGC.
Le 128ème congrès national des sapeurs-pompiers de France, qui se tenait du 21 au 24 septembre derniers à Nancy, a accueilli le 1er carrefour des filières industrielles de sécurité civile. A cette occasion, la FFC et son Délégué Général Didier DUGRAND, étaient présents pour la signature d’un accord important.
La DEPAFI ( Direction de l’évaluation de la performance, de l’achat, des finances et de l’immobilier ) et la DGSCGC ( Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises) ont signé des conventions tripartites avec les filières des véhicules (FFMI Fédération Française des Métiers de l’Incendie et la FFC – Fédération Française de Carrosserie), de l’habillement et de l’innovation.
L’ambition consiste à développer et renforcer les filières industrielles de Sécurité civile pour répondre aux besoins opérationnels des années à venir, de valoriser les savoir-faire français à travers le label de Sécurité civile et de développer des relations fournisseurs de qualité.
Les référentiels techniques portant le label de Sécurité civile française permettent de développer la standardisation des matériels et équipements, de favoriser l’industrialisation des processus de production, de faciliter la mutualisation des achats et gérer le cycle de vie dans une approche de développement durable et responsable. Ils permettent également de contribuer à la maîtrise des coûts de détention pour les SIS.
Didier DUGRAND, Délégué Général de la FFC déclarait, en marge de la signature : « La FFC est heureuse de s’impliquer dans cette convention, qui symbolise la force d’une union, pour l’amélioration globale de la filière ».
La FFC défend les carrossiers-constructeurs lors du Congrès FNTR

La FFC défend les carrossiers-constructeurs lors du Congrès FNTR
Le 22 septembre dernier, Patrick CHOLTON, Président de la FFC, était invité par la FNTR dans le cadre de son congrès annuel.
Lors d’une table ronde réunissant Jean-Yves Astouin, Président de la FNTR Bouche-du-Rhône, Olivier Gantois, Président de l’Union Française des Industries Pétrolières (UFIP), Eric Heyer, Economiste, Directeur – département Analyse et prévision – OFCE / Sciences-PO et Céline Montagne, Directrice des Ressources Humaines, Groupe GT Solutions, Patrick CHOLTON a exposé les problématiques de notre filière industrielle.
Faisant face aux nombreux transporteurs dans la salle, qui s’interrogent sur l’énergie à choisir pour leurs futurs véhicules, sur la disponibilité des véhicules commandés, Patrick CHOLTON s’est montré particulièrement didactique, expliquant les raisons des incertitudes actuelles.
Pendant plus d’une heure, il a expliqué les difficultés concernant l’approvisionnement en matières premières, le coût des énergies, l’inflation généralisée. Ceci ayant pour but de défendre les carrossiers-constructeurs français. Car d’une part, ces derniers, n’obtiennent pas de châssis des constructeurs VI ou VUL et de l’autre, ils ne sont parfois pas en mesure de livrer les commandes par manque de composants… Une « double peine » pour le transporteur, qui se voit augmentée par un prix final parfois supérieur de 20 % aux tarifs pratiqués avant crise. En guise de conclusion, Patrick CHOLTON a ainsi demandé « l’indulgence des clients transporteurs à l’encontre des carrossiers-constructeurs, eux aussi touchés par la crise, qui redoublent d’efforts pour satisfaire leurs clients, et souffrent d’une trésorerie en sommeil, sur parc ! »
SOLUTRANS On AIR #11, avec Olivier PONCELET, DG Union TLF
SOLUTRANS On AIR #9
Rencontres de la Filière 2022, prenez date !
Le 17 Novembre 2022, le Matmut Stadium Gerland de Lyon accueillera la troisième édition des Rencontres de la Filière du Véhicule Industriel, organisées par la FFC.
Depuis 2018, la FFC et son président, Patrick CHOLTON, ont décidé de concevoir un évènement en alternance avec le salon SOLUTRANS, qui réunit les acteurs de la filière des véhicules industriels et urbains (VUL, PL) autour des grands sujets qui l’animent.
A ce titre, tous les 2 ans, les acteurs clé de l’écosystème du transport et de la logistique se retrouvent le temps d’une journée, pour faire le point sur les enjeux majeurs de leurs métiers, et promouvoir les solutions innovantes élaborées par les constructeurs, en réponse aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux.
ANALYSE ECONOMIQUE : le point de vue d'Anne-Sophie ALSIF

ANALYSE ECONOMIQUE : le point de vue d'Anne-Sophie ALSIF
« Peut-on relocaliser pour faire face à la crise énergétique ? «
Face à la situation tout à fait inédite à laquelle nous faisons face sur le plan économique, la FFC et son président Patrick CHOLTON, se mobilisent une fois de plus pour apporter le maximum de clés de lecture à leurs adhérents, afin de piloter au mieux leur activité. Vous retrouverez désormais cette analyse chaque trimestre.
Face à la crise des prix de l’énergie, peut-on retrouver une indépendance industrielle ?
La crise du COVID a mis en lumière la forte dépendance de la France à l’étranger pour la fourniture de certaines matières premières ou biens intermédiaires stratégiques. La réindustrialisation du pays est ainsi devenue un objectif central des politiques publiques pour assurer l’indépendance stratégique du pays. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a notamment consacré 35 Md € dans le cadre du Plan de relance (soit un tiers des fonds) et 34 Mrd dans le cadre du plan France 2030 pour créer « un choc de réindustrialisation ». Alors qu’elle était passée au second plan pendant plusieurs dizaines d’années, la mise en oeuvre des politiques industrielles est devenue un objectif de premier plan de la puissance publique depuis le milieu des années 2010. Une stratégie de soutien à l’industrie a laissé place à la promotion d’un modèle post-industriel, des fameuses « entreprises sans usines ». Depuis les années 2010, un certain nombre de programmes ont ainsi été lancés pour concrétiser cette ambition et soutenir le développement de l’industrie français (Territoires d’industrie, Comités Stratégiques de Filière, Programme d’Investissement d’Avenir, réformes fiscales…).
La désindustrialisation a favorisé la dépendance
La désindustrialisation de la France est un phénomène bien connu et largement documenté. Alors que l’industrie représentait 25% de la valeur ajoutée en France en 1970, elle ne représentait plus que 14% en 2019, faisant ainsi de la France le pays le moins industrialisé du G7 avec le Royaume-Uni. Dans le même temps, l’emploi industriel a reculé de 2 millions – tandis que l’emploi total progressait de 8 millions. La tendance de désindustrialisation n’est toutefois pas propre à la France : au Royaume-Uni, la part de l’industrie dans la valeur ajoutée est ainsi passé de 33% à 14% sur la même période, aux Etats-Unis elle a chuté de 12 points (27% vs. 15%), en Allemagne elle a reculé de 7 points entre 1991 et 2019 (31% vs. 24%). Cette désindustrialisation s’est accompagnée d’une délocalisation importante des emplois industriels : 62% des emplois dans le secteur industriel français sont ainsi délocalisés, contre 38% pour l’Allemagne ou 10% pour l’Espagne. La fiscalité, le coût du travail, les faibles économies d’échelle ou encore le niveau de formation de la main d’oeuvre sont autant de facteurs permettant d’expliquer la tendance historique. Cette délocalisation – particulièrement forte en France mais non spécifique au pays – a conduit à un éclatement des chaînes de valeur, renforçant la dépendance de la France à l’égard de l’étranger.
En France, pour 100€ de valeur ajoutée produite, seuls 69 sont attribuables à des fournisseurs nationaux : près d’un tiers de la valeur ajoutée produite par l’industrie manufacturière française est donc dépendante de l’étranger. Les difficultés d’approvisionnement subies par les pays européens pendant la crise COVID ont amené la Commission Européenne à conduire une évaluation de la dépendance du continent à l’étranger. La Commission a ainsi identifié 137 produits dont l’UE était particulièrement dépendante (magnésium, terres rares, semi-conducteurs, substances chimiques…). La réduction de notre dépendance à l’égard de pays étrangers implique un renforcement du secteur industriel sur le sol européen (alliances industrielles, innovation / R&D pour identifier des sources alternatives d’approvisionnement, développement du recyclage…). Si l’indépendance industrielle totale est un voeu pieu (notamment pour les ressources indisponibles sur le sol européen), diverses actions peuvent être mises en place pour renforcer notre autonomie stratégique. La dépendance inévitable à l’égard de certains pays doit notamment autant que possible être choisie et identifiée plutôt que subie et découverte au moment d’une crise.
Dans le contexte de la crise énergétique, notre dépendance en Europe et en France est élevée aux hydrocarbures fossiles.

La constitution de stocks, d’alliances industrielles, la diversification des approvisionnements ou encore la réalisation de cartographies des risques sont autant de solutions permettant d’identifier les dépendances d’un pays, d’une entreprise et ainsi de mettre en oeuvre des plans d’action en cas de crise. La crise ukrainienne est un nouvel exemple des difficultés auxquelles peuvent conduire une stratégie pas assez anticipatrice (faible diversification des fournisseurs de gaz de certains pays européens par exemple). En France, avec une prévision d’inflation à 5,3% en 2022 demeurant plus faible que la moyenne des pays de la zone euro s’élevant à 7,8% en 2022, l’inflation se diffuse du secteur de l’industrie aux services.
Evolution des indices des prix à la production de l’industrie et des services (glissement annuel en %)

transition écologique. Le raccourcissement des chaînes de valeur permet de contrôler et de réduire l’impact environnemental de la production. L’Union des Industries Textiles estime par exemple que la production d’un kilogramme de textile en France émet deux fois moins de CO2 que la même quantité produite en Chine. Le développement du recyclage est également un levier important de réduction de notre dépendance à certaines matières premières, notamment des métaux et terres rares (dont il n’existe de toute façon qu’une quantité finie).
La réindustrialisation du pays devra être accompagnée par une évolution de la demande : le raisonnement en « coûts complets » devra être privilégié par les donneurs d’ordres, les acheteurs publics et les consommateurs pour améliorer la compétitivité prix et hors prix de l’industrie française. Les modèles économiques devront être repensés pour élargir les critères d’achat, améliorer la résilience des systèmes de production et ainsi créer des conditions favorables au retour de certaines industries sur le territoire national.
La transition numérique est également un facteur important permettant au pays d’améliorer sa compétitivité, et ainsi d’attirer des investissements industriels. L’automatisation de la production pourra permettre le développement de certaines activités, comme l’illustrent divers exemples (rapatriement des activités de l’entreprise Auer dans la Somme depuis la Serbie, lancement de l’usine ASF 4.0 en Ardèche permettant de produire des chaussures de sport grâce à un process fortement automatisé…). Des investissements importants (en R&D et en matériel) devront être consentis pour permettre le retour de certaines activités.
L’enjeu des métiers et compétences ne doit pas être négligé dans toute discussion relative à la réindustrialisation du pays et à la reconquête de son indépendance industrielle. En 2020, les métiers de l’industrie affichaient le 2e plus haut niveau de tension après le BTP (après avoir eu la première place de 2011 à 2019). Le manque de main d’oeuvre disponible, les conditions de travail contraignantes ou encore une forte inadéquation géographique entre l’offre et la demande de main d’oeuvre sont autant de facteurs explicatifs des tensions. L’évolution du discours autour des métiers de l’industrie et le développement de la formation doivent être poursuivis pour permettre à l’industrie de recruter les profils nécessaires à la relocalisation des activités.
Dans un contexte de reprise économique post-COVID-19 et de guerre en Ukraine, le taux d’inflation aux Etats-Unis et au sein de la zone euro a atteint des records s’élevant à 8,1% en Europe au mois de mai sur un an en raison de l’explosion des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. La hausse des prix est particulièrement concentrée sur les prix du gaz, du pétrole et de l’électricité. Ces niveaux d’inflation inédits depuis les années 1980 constituent un enjeu important pour les banques centrales dans la mesure où ils dépassent les cibles fixées par leurs mandats – autour de 2% ; ils justifient donc la mise en place de calendrier visant la réduction progressive de l’ampleur des politiques monétaires accommodantes en place depuis la crise financière de 2008. Pour préserver la dynamique de reprise, un équilibre fin doit être trouvé entre maitrise de l’inflation et resserrement des politiques monétaires accommodantes.
En Europe, cet équilibre est plus difficile à trouver qu’aux Etats-Unis car l’inflation est principalement importée et énergétique. La hausse des taux risque de casser la croissance sans réellement juguler l’inflation favorisant l’entrée dans une situation de stagflation (une croissance ralentie et un taux d’inflation 5
élevé). Dès lors, malgré la mise en oeuvre d’une politique monétaire moins accommodante, la hausse des prix de l’énergie risque de continuer augmentant les coûts de production de nombreuses entreprises notamment dans les secteurs de la métallurgie, de la chimie, des transports et de la plasturgie.
A propos d’Anne-Sophie ALSIF :
Anne-Sophie ALSIF est cheffe économiste de BDO France. Elle est diplômée de Sciences Po Paris, de l’université Paris Dauphine et titulaire d’un doctorat en sciences économiques de l’EHESS.
Anne-Sophie a débuté sa carrière au sein d’un fonds d’investissement. Elle rejoint le ministère des Affaires étrangères en 2013 au sein de la Direction de l’économie internationale, puis devient conseillère ministérielle auprès du ministre des Affaires européennes en charge des questions économiques, financières et commerciales.
Elle a également travaillé à France Stratégie et à la Fabrique de l’industrie, auprès de Louis Gallois. Elle est spécialiste des questions économiques internationales, européennes ainsi que des problématiques de compétitivité des entreprises et de commerce international. Elle a notamment travaillé sur les questions du protectionnisme à travers son ouvrage « la France est-elle exposée aux risques protectionnismes » publié au Presses des Mines. Elle est également professeur d’économie à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et membre du jury de l’École nationale d’administration en économie. Elle est est membre du Directoire de l’Association française des Sciences économiques.
Anne-Sophie ALSIF intervient régulièrement dans les médias : chronique économique hebdomadaire sur France info TV ; tribune économique mensuelle dans le journal Forbes ; interviews régulières dans les journaux tels que le Figaro, le Monde, le Parisien, le HuffPost, les Echos.
Interventions régulières télévisuelles (C’dans l’air, L’info du vrai, Les Experts, Late&Smart, journaux télévisés) et sur les radios (France culture, France info, RTL, RFI, France 24, TV5 Monde).