Formation professionnelle : Ça bouge en 2015

La réforme de la formation est entrée en vigueur il y a maintenant un mois et demi. Considérée comme une véritable évolution, notamment avec la création du compte personnel de formation (CPF), cette réforme met désormais le salarié au coeur de sa formation professionnelle continue. Et modifie les obligations des entreprises vis-à-vis de leurs collaborateurs. Décryptage.


Manager les talents individuels et collectifs

L’appréciation des talents et du leadership est devenue une des composantes essentielles dans la gestion du capital humain dans l’entreprise. Aujourd’hui, la simple mesure des compétences fonctionnelles d’un collaborateur ou d’un candidat à un poste ne suffit plus. L’entreprise doit dorénavant non seulement attirer des personnes avec du potentiel qui sauront s’adapter, exceller dans leur métier et contribuer au développement de leur équipe, mais elle doit également savoir les fidéliser et leur permettre de s’épanouir, d’acquérir et d’approfondir leurs compétences et performances en phase avec sa stratégie.

L’appréciation des talents joue un rôle important dans une démarche de GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) car elle permet de mettre en évidence chez le collaborateur les besoins de repères, les risques de résistance aux changements, l’adaptabilité, le sens de l’entraînement…

Le module e-profil d’appréciation des talents donne des indicateurs précis sur les compétences comportementales (relationnelles, managériales, émotionnelles). Il détermine la façon dont le collaborateur mobilise son énergie, identifie ses potentiels de développement et d’acquisition des savoir-faire, met en relief ses zones de forces et de complémentarités. Ces données permettent à l’entreprise de faciliter l’intégration du collaborateur au sein d’une équipe, de comprendre ses modes de réaction face aux évènements extérieurs et fournissent un ensemble d’indicateurs précis sur ses processus d’apprentissage.


Embellie sur les métiers manuels

Embellie passagère, ou amorce d’un vrai changement de statut pour les métiers manuels – et pour les formations qui y préparent ? Longtemps affublées d’une réputation de cursus au rabais ou de voies choisies « par défaut », ces formations attirent, depuis quelques années, des jeunes titulaires d’un bac généraliste.

Les raisons de cette évolution sont multiples. Les campagnes en faveur de l’artisanat, les reportages sur les métiers d’art ou encore les émissions de télévision consacrées à la cuisine finissent par susciter des vocations. Idem pour des opérations comme les Olympiades des métiers, qui valorisent le travail de jeunes professionnels dans une foule de professions allant de la coiffure à la tôlerie en passant par la pâtisserie.

« Certains voient dans ces métiers le moyen de créer leur entreprise, d’autres une sorte de garantie d’emploi, ou encore un tremplin pour faire carrière au sein de grands noms du luxe ou de la construction. Quelques-uns, enfin, espèrent trouver une forme d’indépendance grâce à une expertise dans un domaine pointu, explique David Abonneau, maître de conférences à l’université Paris-Dauphine. L’idée que l’artisanat peut être un facteur de réussite fait son chemin. »

« Nous accueillons de plus en plus de jeunes bacheliers, et même des étudiants,observe Chantal Fouqué, directrice de La Fabrique, à Paris, une école des métiers de la mode et de la décoration créée par la chambre de commerce et d’industrie d’Ile-de-France. Beaucoup se disent déçus par leurs études généralistes, trop théoriques à leurs yeux. Ils ressentent l’envie de travailler sur du concret, de créer quelque chose de beau, et de trouver du sens à ce qu’ils font. Les parents, eux, sont souvent plus réticents. »

Le système éducatif peu adapté

Loin d’être massif, le mouvement est freiné par le tassement de l’activité de certains secteurs, comme la construction. Mais il gagne du terrain – notamment à la suite d’erreurs d’orientation. Des étudiants en sciences humaines interrompent leur cursus après deux ou trois années en licence, même lorsqu’ils ne sont pas en échec. Certains se découvrent une vocation tardive. A l’instar de ce diplômé de Sciences Po reconverti dans… la plomberie. Ou de ces littéraires qui s’inscrivent à l’école de cuisine Ferrandi. Conscients du mouvement, les Compagnons du devoir ciblent de plus en plus les bacheliers généralistes et les « décrocheurs » venus de l’université. Toutes les filières menant aux métiers manuels ne bénéficient toutefois pas du même engouement. Le luxe et la mode, la gastronomie et les métiers de bouche attirent plus que le bâtiment…

Problème : ces jeunes bacheliers ne relèvent pas de la formation continue, mais ils peuvent difficilement s’inscrire en CAP. « C’est une lacune du système éducatif », déplore Chantal Fouqué. Pour résoudre le problème, la filière maroquinerie de La Fabrique les accueille avec ses adultes en formation continue. Et elle envisage de monter un contrat de professionnalisation avec Hermès. Le maroquinier de luxe, qui recrute quelque 200 jeunes par an, pourrait financer un fonds de dotation, tant ses besoins de main-d’œuvre qualifiée sont importants. Avec, pour les jeunes recrues, la perspective d’une évolution professionnelle très rapide.


Bientôt un troisième Salon de l'emploi automobile

Une nouvelle édition du seul forum de recrutement consacré au secteur automobile en France aura lieu le vendredi 20 mars. Constructeurs, groupes de distribution et réseaux après-vente y exposeront. Les dernières places sont disponibles.

 Après avoir transformé l'essai lors de sa première édition le 11 mars 2014 avec 500 visiteurs découvrant les offres d'emploi de 26 exposants de la filière automobile, le Salon de l'emploi Automobile organisé par Autorecrute.com a poussé les murs, vu plus grand et accueilli encore plus de candidats (1000) et d'entreprises du secteur automobile (33) lors d'une deuxième édition à fort succès le 7 novembre dernier. 

Rien moins que 400 postes étaient à pouvoir lors de cette seconde manifestation qui s'est déroulée au siège parisien du groupe Argus.  Constructeurs, groupes de distribution, loueurs, centres autos, enseignes VO, financeurs, cabinets de recrutement, écoles,... La liste des exposants étaient aussi variées que les postes proposés. A noter que les postulants sont systématiquement pré-sélectionnés selon leur expérience ou leur formation par l'équipe d'Autorecrute.

Dernières places disponibles !

Le Salon de l'emploi automobile est le seul forum de recrutement dédié au secteur auto en France. Jamais deux sans trois... Face aux demandes de la filière et au plébiscite rencontré par ce forum de recrutement sectoriel, une 3e édition aura lieu le vendredi 20 mars 2015 de 09h30 à 18h30 au 13 rue des Petits Hôtels, Paris 10e

Les constructeurs (Volkswagen, Volkswagen Utilitaires, Audi, Skoda, Seat, Mercedes-Benz, BMW-Mini...), groupes de distribution (Renault Retail Group, RMC-Toys Motors, Nation, Cab Nation, Colin...), réseaux après-vente (Precisium, Groupauto, Euromaster, Feu Vert...), cabinets de recrutement (Care Consulting...), équipementiers (ZF...), écoles (Garac, CFI...), mais aussi MSX International, Van Heck, Transdev, la Brigade des sapeurs pompiers de Paris sont déjà exposants. 

Il reste encore quelques dernières places disponibles, avis aux recruteurs.


Bertrand Mazeau est élu président de l'ANFA

Élu pour un mandat de quatre ans, le conseil de gestion de l’Association nationale pour la formation automobile (ANFA), organisation paritaire, a été renouvelé le 10 février dernier. Le bureau, élu celui-ci pour un mandat de deux ans, a respectivement choisi Bertrand Mazeau (FO) et Jacques Bruneel (CNPA) aux postes de président et de premier vice-président.

Rappelons que l’ANFA est l’organisme mandaté par les partenaires sociaux pour mettre en œuvre la politique de formation initiale et continue de la branche des services de l’automobile, centrée sur le renouvellement de la population active et l’adaptation permanente des compétences des salariés, tant au niveau national que régional.

Le nouveau président, Bertrand Mazeau, a donné plusieurs axes prioritaires de travail dont la mise en œuvre des dispositions de la réforme de la formation professionnelle du 5 mars 2014 et de l’avenant 71, signé par la branche le 3 juillet 2014 ; les renégociations de la convention d’objectifs et de moyens et de la convention de coopération avec le ministère de l’Éducation nationale et le suivi de la réforme territoriale et de son impact sur les cartes de formations initiales, auxquels le nouveau président sera attentif. Autre axe stratégique pour les années à venir : anticiper les évolutions économiques et sociales impactant la branche, par l’adaptation des dispositifs de formation et de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).


Olympiades des Métiers : le palmarès des finalistes est dévoilé

830 finalistes devant plancher sur une cinquantaine de métiers : la 43eme édition des Olympiades des Métiers qui s'est tenue à Strasbourg du 28 janvier au 1er février dernier, a encore vu grand.


Emploi : 62 % des professionnels de l'automobile en difficulté pour recruter

Recruter dans la filière automobile semble être devenu un véritable casse-tête. 

Selon une étude menée par le site d’offres d’emploi automobile vo-rh.fr, 62 % des professionnels du secteur interrogés avouent avoir des difficultés pour recruter. À titre d’exemple, une étude BMO publiée par Pôle Emploi en 2013 révélait que, tous secteurs confondus, 40 % des entreprises anticipaient des difficultés pour leur recrutement.

Le candidat est une denrée rare, notamment dans la mécanique et dans la carrosserie, où respectivement 36 % et 25 % des sondés ont fait part de leurs difficultés. Ce sont d’ailleurs les profils expérimentés qui font particulièrement défaut.

« Nous constatons dans toutes les remarques des recruteurs interrogés que les entreprises sont souvent à la recherche de candidats très expérimentés. Des personnes qui sont logiquement dans la plupart des cas déjà en poste dans une autre entreprise », souligne l’étude.

Pour leur recrutement, la plupart des professionnels de l’automobile utilisent le bouche-à-oreille (64 %) ainsi que Pôle Emploi (51 %). Les cabinets de recrutement (37 %) ainsi que les sites d’offres d’emploi (34 %) font également partie des canaux de prospection privilégiés.

À noter que, pour son enquête, vo-rh.fr a sondé pendant deux mois (de décembre 2014 à janvier 2015) environ 200 professionnels issus de la filière automobile (MRA, agents, carrossiers, concessionnaires, prestataires de services, etc.).


Compte personnel de formation

Au 1er janvier 2015, le droit individuel à la formation (DIF) disparaît au profit du compte personnel de formation (CPF). Le titulaire conservera les heures inscrites sur son compte tout au long de sa vie professionnelle, y compris en cas de changement de situation professionnelle ou de perte d'emploi.


La nouvelle réforme de la formation pro en 5 points

La formation professionnelle se réforme avec comme piliers une meilleure construction du projet de formation, des formations certifiantes et une simplification du financement.

C’est l’année du changement pour la formation professionnelle, qui se réforme. Une trentaine de décrets suivis d’un accord de branche (avenant 71) précisent la mise en œuvre opérationnelle de la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative entre autres à la formation professionnelle.

1 - Depuis le 1er janvier, le droit individuel à la formation (DIF) a disparu au profit du compte personnel de formation (CPF). Notons que les heures acquises avec le DIF alimentent le CPF mais doivent être utilisées avant 2021 (l’employeur doit fournir avant fin janvier le compte DIF). Chaque fin d’année, ce compte se crédite de 24 heures (si travail du salarié à temps complet) avec la limite de 120 heures. Passé cette limite, le crédit passe à 12 heures par an avec un plafond fixé à 150 heures. Toutefois, le CPF peut être abondé par l’employeur, le bénéficiaire et d’autres organismes financeurs. Mais attention à ne pas confondre le CPF et le plan de formation financé par l’entreprise. Les formations demandées dans le cadre du CPF doivent désormais aboutir à une qualification et à une certification reconnues par l’État ou la branche (RNCSA). Elles peuvent avoir lieu sur le temps de travail avec l’accord de l’employeur (contenu et calendrier) ou sans son accord en dehors du temps de travail. La demande doit être adressée à l’employeur dans un délai de 60 jours s’il s’agit d’une formation de moins de 6 mois (120 jours sinon). Autre grande nouveauté : le salarié pourra accéder à son compte via un portail mis en place par le gouvernement (moncompteformation.gouv.fr). C’est sur cette plate-forme que se monte le dossier de financement. C’est la Caisse des dépôts et consignations qui est en charge de la mise en œuvre des compteurs.

2 - Le CPF n’est qu’une composante de la réforme. L’entretien professionnel est désormais inscrit au Code du travail. Différent de l’entretien annuel d’évaluation, celui-ci devient obligatoire tous les 2 ans (premiers entretiens en 2016), et un document doit formaliser les engagements pris en termes de formation, de certification et de progression. Un manquement à cette règle de la part de l’employeur (entreprise de 50 salariés et plus) entraîne un abondement du CPF de 100 heures et une sanction financière de 3 000 euros versés à l’OPCA (pour un temps complet). Tous les 6 ans un état des lieux “progression” doit être réalisé.

3- Afin de sécuriser les parcours professionnels des jeunes, les contrats d’apprentissage pourront être signés en CDI. Le principe de gratuité du contrat est confirmé. La loi renforce la mission des CFA, appelés à encourager l’insertion professionnelle avec un meilleur encadrement des apprentis.

4 - Pas de changement cette année concernant les contributions formation (tous types). Mais en février 2016, sur la base de la masse salariale brute 2015, si les contributions restent inchangées pour les entreprises de moins de 10 salariés (1,05 %), pour les autres elles sont fixées à 1,2 % de la MSB avec l’obligation de former. L’employeur doit remplir ses obligations d’adaptation et de maintien dans l’emploi dans le cadre d’un plan de formation.

5 - Les OPCA sont amenés à devenir des guichets uniques en termes de collecte de fonds pour la formation. Pour la branche des services de l’automobile, c’est l’ANFA qui a été désigné guichet unique. Son rôle est aussi élargi aux actions de conseil vers les entreprises.


Formation : Extension de l'accord de branche des services de l'automobile

La branche des services de l’automobile a signé un accord paritaire national (avenant 71) transcrivant dans la convention collective les dispositions de la dernière réforme de la formation professionnelle.
Signé le 3 juillet 2014, cet accord est étendu à l’ensemble des entreprises de la branche depuis sa parution au Journal officiel du 10 janvier 2015.

Véritable complément à la loi du 5 mars 2014, l’avenant caractérise les dispositifs légaux, au regard des réalités de la branche des services de l’automobile. En premier lieu, il conforte le choix de l’apprentissage et de l’alternance comme voie privilégiée d’insertion durable dans l’emploi. Ainsi, la prime d’intégration versée un an après l’embauche en CDI d’un alternant a été réaffirmée. Il donne au compte personnel de formation (CPF), ouvert à tout salarié depuis le 1er janvier 2015, une réalité tangible. Sont prioritaires les formations visant l’obtention d’un certificat de qualification professionnelle (CQP) ou d’un titre, inscrit au Répertoire national des certifications des services de l’automobile (RNCSA).

Il crée, par ailleurs, une contribution conventionnelle supplémentaire, ayant pour objet le développement de la formation professionnelle continue, de 0,5 % de la masse salariale pour les entreprises de moins de 10 salariés et de 0,2 % pour les entreprises de 10 salariés et plus. Il permet la mise en œuvre d’actions de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences(GPEC) au niveau de la branche, de l’entreprise et du salarié.

Trois niveaux d’intervention avec l’ANFA organisme paritaire collecteur

Les trois niveaux d’intervention, du collectif au plus individuel, permettent une action sur l’ensemble des métiers et des compétences de la branche. Il désigne de nouveau l’ANFA, Association nationale pour la formation automobile, comme organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) de la branche et comme organisme collecteur de la taxe d’apprentissage (OCTA). Il renouvelle également l’habilitation de l’ANFA à signer les contrats d’objectifs régionaux et élargit cette habilitation aux contrats de développement de l’apprentissage introduits par la loi du 5 mars.

C’est dans ce cadre que l’ANFA inscrit son action pour les années à venir. Elle veillera à adapter son offre de service aux entreprises, à poursuivre son appui à l’apprentissage et à l’alternance, à s’assurer du bon déploiement du compte personnel de formation et à garantir, tant par sa présence territoriale que par le développement des services en ligne, un accès facilité à ses prestations de financement, d’accompagnement et de conseil.