Quatre syndicats se réunissent au sein d’une nouvelle entité, l’ASAV

La FNCRM, la SNCTA, le SPP et l’Unidec ont annoncé hier leur rapprochement au sein d’un seul nouveau syndicat, baptisé Alliance des Services Aux Véhicules (ASAV) pour pouvoir répondre aux nouvelles règles en matière de représentativité des syndicats patronaux.

Forcé par la loi sur la représentativité des syndicats patronaux, le mouvement de concentration des organisations professionnelles s’enclenche. La fédération nationale du Commerce et de la Réparation du Cycle et du Motocycle (FNCRM), le Syndicat National du Contrôle Technique Automobile (SNCTA), le Syndicat des Professionnels du Pneu (SPP) et l’Union Nationale Intersyndicale des Enseignants de la Conduite (Unidec) se sont alliés au sein d’un nouveau syndicat baptisé l’ASAV, pour Alliance des Services Aux Véhicules. Présidé par Yann Blard, l’ASAV comptera ainsi – pour le moment – quatre « branches » métiers : le pneumatique, l’enseignement de la conduite, le commerce et la réparation des cycles et motocycles et le contrôle technique automobile. Les quatre présidents de ces métiers, Michel Vilatte (pneumatique), Nadine Annelot (deux-roues et cycles), Jean-Louis Bouscaren (enseignement de la conduite) et Roland Thevenoux (contrôle technique), jusqu’ici présidents de leurs syndicats respectifs, seront vice-présidents. 

Grâce à cette alliance, l’ASAV devrait représenter environ 3 000 adhérents, soit 15 à 20% des entreprises de la branche des services automobiles adhérant aujourd’hui à un syndicat professionnel, selon les estimations.
Ainsi, l’ASAV devrait être en mesure de répondre aux critères imposés par la loi sur la représentativité qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017. A cette date, seront reconnues représentatives, les organisations professionnelles représentant au moins 8% des entreprises adhérentes à un syndicat professionnel. Pour répondre à un deuxième critère (il y en a huit) qui est celui des deux ans d’ancienneté, c’est en fait la FNCRM qui a changé de nom pour devenir l’ASAV et accueillir en son sein les trois autres syndicats. 
« Conserver cette représentativité était importante pour garantir la coexistence de plusieurs organisations professionnelles ; en 2017, un syndicat qui représenterait plus de 50% des entreprises pourrait s’opposer à un accord de branche. Nous devons éviter cela », explique Régis Audugé, directeur général de l’ASAV. 

Convention de collaboration avec la Feda
Si Yann Blard et les vice-présidents assurent ne pas être en phase « de recrutement » de nouvelles organisations professionnelles pour venir grossir leurs rangs, ils répètent que « la porte est grande ouverte« . 
En attendant des candidats, l’ASAV a déjà signé un accord de collaboration avec la Feda, placée sous une autre convention collective, celle du commerce de gros. Cet accord doit permettre aux deux syndicats de réunir leurs forces et de peser plus lourd dans les négociations lorsqu’un sujet, notamment réglementaire, concernera leurs secteurs d’activité.
Mais cet accord pourrait surtout trouver une certaine résonance avec le nouveau syndicat créé en fin d’année dernière par la Feda, la Snisa, dédié aux réparateurs indépendants sous enseigne (du type Precisium, Top Garage, AD ou Speedy, Midas, Roady, etc.). « En créant la Snisa-Feda, notre volonté était de faire naître un représentant de la filière indépendante, notamment pour des entreprises qui, pour la plupart, n’adhèrent pas un syndicat« , rappelle Alain Landec, président de la Feda. Une façon de faire entendre que la Snisa ne rejoindra peut-être pas l’ASAV mais qu’elle pourrait être un allié de poids. Faudra-t-il quand même que la Snisa soit capable à elle seule de répondre aux critères de la loi sur la représentativité et au fameux seuil de 8%. Aujourd’hui, 8 000 réparateurs sont sous enseigne. Si la Snisa parvient à les convaincre, elle devrait remporter son pari et réussir à rester indépendante aux côtés de la Feda. Sinon, son accord de collaboration aux allures de promesse de mariage en cas de célibat non assumé, devra prendre une autre forme. La Feda dévoilera sa stratégie le 16 juin prochain.