Loi Sapin 2 : l’UPA envoie des kits d’artisans aux ministres pour les aider à se reconvertir en 2017

Ulcérée par l’article du projet de loi Sapin 2 supprimant l’obligation de détenir une qualification professionnelle pour exercer certains métiers de l’artisanat, l’Union des professionnels de l’artisanat (UPA) a envoyé aux ministres des kits d’artisans pour leur reconversion.

 

Pour « confronter les ministres à l’absurdité » de leur projet de supprimer l’obligation de détenir une qualification professionnelle pour exercer certains métiers de l’artisanat, l’UPA a lancé une opération de communication assez cocasse. 
Elle a envoyé des « kits personnalisés » au chef du gouvernement Manuel Valls et à cinq autres ministres contenant les outils nécessaires à leur reconversion dans un métier de l’artisanat après les élections de 2017. Manuel Valls a ainsi reçu de quoi devenir plâtrier, Michel Sapin boulanger,Emmanuel Macron esthéticien, Myriam El Khomri mécanicienne, Najat Vallaud Belkacem bouchère et Ségolène Royal électricienne. « S’il est si facile de devenir artisan, un simple kit « Ma Box Loi Sapin » devrait leur suffire ! », ironise l’UPA.
Mais si l’organisation a choisi l’humour pour sensibiliser le gouvernement, elle rit jaune face à l’article 43 du projet de loi Sapin 2. Cet article de la loi « relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique », propose de « favoriser la création et le développement des activités en adaptant les exigences en matière de qualification professionnelle applicables pour l’exercice de certaines activités artisanales« . Il prévoit donc de limiter l’obligation de détenir une qualification professionnelle à quelques rares métiers selon les risques qu’ils représentent. Le métier de la mécanique par exemple ne serait alors plus soumis à cette obligation de qualification.  
Pour Jean-Pierre Crouzet, président de l’UPA, ce projet « prépare une dévalorisation de nos métiers, une dépréciation de la qualité des produits et des services et la perte des savoir-faire artisanaux qui font la renommée de notre pays à l’international« .
Cette loi sera débattue du 6 au 9 juin à l’Assemblée nationale et pour le moment, aucun ministre ne s’est manifesté auprès de l’UPA.