DURISOTTI compte généraliser l’usage des matériaux recyclables dans les trois ans

Fibre de lin et résine thermoplastique, c’est la nouvelle recette écologique que veut utiliser le carrossier Durisotti sur l’ensemble des châssis-cabines qu’il transforme. L’industrialisation de cette matière première recyclable va débuter dès 2016.

Les efforts de Durisotti en matière d’éco-conception ont été récompensés par un prix « Innovation et développement durable » lors du dernier Salon Solutrans. Le carrossier a en effet développé une nouvelle matière première écologique pour fabriquer les pièces (panneaux, pavillon, bas de caisse, plancher…) qu’il utilise pour transformer les utilitaires châssis-cabines. Constituée de fibres de lin et de résine thermoplastique recyclables, elle remplace la fibre de verre et le polyester non recyclables. L’assemblage des pièces a en outre été étudié pour faciliter leur démontage en fin de vie. 

La fibre de lin, approvisionnée en circuit court, étant néanmoins plus chère, l’entreprise a amélioré ses process de production et profité de ses meilleures caractéristiques techniques pour maintenir ses prix de vente. « Nous compensons le surcoût par un gain de 20% de charge utile, grâce à la plus grande résistance de ce matériau et à l’utilisation de composite et d’aluminium », explique François Loor, président de Durisotti SAS.
Après la phase de prototypage, Durisotti devrait débuter l’industrialisation en 2016. « Dans les 36 mois, notre ambition est de remplacer la fibre synthétique par du lin sur toute notre production de châssis-cabines », déclare-t-il. 

11 lots destinés à renouveler les véhicules des forces de l’ordre pour les trois ans à venir
Cette année, le carrossier s’attend à une progression de son chiffre d’affaires de 10%, après avoir réalisé 45 millions d’euros en 2014, et à une nouvelle hausse « d’au moins 10% en 2016″. L’un des grands enjeux sera de remporter en février prochain  les 11 lots de véhicules destinés à renouveler les véhicules des forces de l’ordre pour les trois ans à venir, dans le cadre d’un appel d’offre de l’Ugap. « Les ventes spéciales, auprès de l’Etat et de ses services, ont représenté jusqu’à 62% de notre chiffre d’affaires. Nous avons diversifié notre clientèle pour être moins dépendant mais ces commandes assurent toujours 30% de notre chiffre d’affaires, explique François Loor. L’arrivée à échéance des précédents lots s’est traduite par un afflux de commandes : « 800 véhicules à livrer aux forces de l’ordre au cours des 6 dernières semaines de l’année », indique le dirigeant.
La sous-traitance industrielle pour le compte des constructeurs représente désormais 20% de son activité. Elle consiste principalement dans la fabrication « de quelques milliers » de grands volumes et cabines approfondies pour Renault Master, de planchers cabines pour Expert et Jumpy et de bennes pour Renault Trucks. 
Les grands comptes privés assurent 20 à 25% de son business et devraient se développer à l’avenir. Son activité de carrossier pour le compte des concessionnaires assure 15% de son activité et, enfin, la sous-traitance industrielle (plasturgie, peinture époxy, tôlerie…) assure le reste de son business.
Pour 2016, Durisotti élargira son offre de frigorifiques (180 produits en 2015), se lancera dans la transformation de VI (pour satisfaire la demande d’un client important dans le secteur du mobilier urbain) et poursuivra son développement dans le domaine du transport de personnes (moins de 30 places), avec une spécialisation dans le TPMR (personnes à mobilité réduite), domaine qui bénéficiera d’une innovation majeure avec la création d’un chauffage économique intégrée dans les cloisons.