Sécurité routière : le poids lourd a une grosse longueur d’avance !

Le Figaro, dans son édition d’aujourd’hui, consacre une page entière sur « l’inaction du gouvernement actuel » qui aurait ainsi provoqué, par sa faute, une hausse du nombre de tués sur nos routes de 3,8 % au cours des sept premiers mois de l’année par rapport à 2014. Aux côtés d’une entrevue de Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, le quotidien a fait sa propre analyse, plutôt en défaveur du gouvernement actuel, sans même donner le micro aux professionnels du transport et autres associations de défense des conducteurs. Il fait donc son bilan de « l’arsenal » à disposition du ministre de l’Intérieur « trop peu utilisé » indique le quotidien. Ainsi, l’éthylotest antidémarrage (EAD), pour les conducteurs sanctionnés pour alcoolémie « n’est quasiment jamais utilisé par un juge ». Peut-être. Mais dans les autocars de transport d’enfants, l’EAD est obligatoire depuis 2010 et le sera dans tous les cars (neufs et déjà en circulation) le 1er septembre cette année. Autre mesure non appliquée : la vitesse limitée à 80 km/h. Voilà qui ne serait pas une mauvaise chose à la fois pour l’environnement et la sécurité… Mais cela fait depuis belle lurette que la vitesse des poids lourds est limitée : 90 km/h sur autoroute (camions), 100 km/h (autocars équipés de l’ABS). Sur routes prioritaires ou à 4 voies : – 12 t : 90 km/h ; + 12 t : 80 km/h. Autres routes : 80 km/h ; ensemble articulé et train routier de + 12 t : 60 km/h. Le Figaro semble ignorer que seuls les conducteurs de plus de 3,5 t doivent posséder la Fimo et la FCO (à passer tous les 5 ans) deux formations obligatoires essentiellement orientées sur la sécurité routière et la conduite. Ajoutons, enfin, qu’avec « l’arsenal » actuel (radars, etc) les conséquences ont été dramatiques pour les conducteurs professionnels à cause des pertes de points, ce qui a entraîné très souvent l’annulation ou la suspension de leur permis de conduire. Les dispositifs de formation actuels ne permettent plus de financer les stages de récupération de points. Les chauffeurs doivent payer pour survivre !