Panorama des réseaux de carrosseries 2015 : des carrossiers satisfaits, soucieux et exigeant plus d’accompagnement

Lors de la soirée du Panorama des Réseaux de Carrosseries, qui s’est tenue hier à Paris, Décision Atelier a révélé les grands enseignements de sa quatrième étude portant sur les positions des carrossiers vis-à-vis de leur enseigne.

L’enquête a été menée en mai dernier par CSA auprès de plus de 2 000 professionnels de la réparation-collision adhérant aux huit principales enseignes (Acoat Selected, Autoneo, Axial, AD Carrosserie, Five Star, Top Carrosserie, Précisium Carrosserie ou Ixell Carrosserie). Près de 13 % des carrossiers ont souhaité répondre au sondage réalisé par voie électronique. « Nous avons obtenu un nombre de réponses suffisant pour donner des résultats fiables. Tous les réseaux se sont révélés intéressés par la démarche, quel que soit leur jugement » précise Olivier Quedville, directeur du département auto à CSA.

Des carrossiers satisfaits

Avec une note de 7,3/10, les carrossiers se déclarent cette année encore satisfaits de leur enseigne, qui reste un atout pour décrocher si besoin des agréments d’assureur selon l’avis de 78 % des répondants. Même si cette note de satisfaction globale est en légère baisse par rapport à l’an dernier (– 0,3 point), elle reste supérieure aux standards du secteur et à ce qui avait été mesuré au lancement du Panorama, en 2011. Malgré un marché toujours en décroissance, les carrossiers déclarent un chiffre d’affaires plutôt stable pour la majorité d’entre eux, mais la tendance reste baissière. Les réparateurs restent soucieux de l’avenir du métier, même s’ils se montrent un peu moins pessimistes qu’il y a un an.

La situation reste tendue avec une maîtrise des coûts par les assureurs qui pèse sur la qualité des réparations (pour 88 % des carrossiers) et le souci de la baisse de la part de la main-d’œuvre qui menace la rentabilité de 77 % des entreprises. La moitié des ateliers pourrait d’ailleurs mettre fin à un ou plusieurs agréments (part en baisse par rapport à l’an passé).

Un attachement avéré mais menacé

L’étude a aussi mesuré que les carrossiers restaient attachés à leur enseigne avec une note de 7,1/10, qui toutefois s’érode (– 0,5 point). Les attentes des professionnels vis-à-vis de leur enseigne restent fortes sur des points qui, pour certains, ne font pas forcément les affaires des têtes de réseau plutôt orientées vers les compagnies d’assurance, qui financent 75 % du marché. Ainsi, plus de la moitié souhaite un accompagnement dans une offre de dégrêlage et les trois quarts dans une offre « hors assurance », qui touche potentiellement un tiers des accidents. Soixante pour-cent souhaitent que leur enseigne intervienne dans leur relation avec les experts pour apaiser des relations toujours plus conflictuelles. Autre attente forte des deux tiers des carrossiers répondants : disposer d’un programme de pièces de réemploi et d’une campagne de communication sur le libre choix de son carrossier, qui peine à gagner les esprits des consommateurs. Dans une moindre mesure, la mise en place d’une solution de règlement direct dans le cadre d’une réparation effectuée hors agrément tente la moitié des professionnels.

« Avec un attachement à l’enseigne toujours bon mais en baisse, l’accompagnement s’avère primordial afin que les carrossiers ne se détournent pas des enseignes et ne s’orientent vers d’autres solutions qui leur apporteraient des affaires supplémentaires » prévient Olivier Quedville. Cette remarque fait en effet écho à une autre statistique, dévoilant qu’un carrossier sur deux se dit prêt à adhérer à un site web de mise en relation comme zerofranchise.com ou carrosserie.com, lesquels cherchent à déjouer le pouvoir d’orientation des assureurs.

Un modèle à repenser

Enfin, 47 % des carrossiers se disent « non concernés » pas la norme Afnor, pourtant poussée par les réseaux comme un élément de différenciation. Autant d’indicateurs qui montrent que le modèle actuel des réseaux de carrosserie est à repenser sur un marché où la fissure s’accentue entre réparateurs et assureurs et où les enseignes, entre deux, peinent à garder le grand écart. La non-présence des responsables d’enseigne à ce Panorama 2015 témoigne de cette gêne.