« Les Affranchis » s’attaquent à la nocive pression sur les experts

Après des années passées en tant que salarié de cabinets d’expertise Florian Mourgues a fini par claquer la porte, usé par la pression que sa hiérarchie lui faisait subir pour respecter les engagements de chiffrage pris entre ses employeurs et les « puissants » assureurs. Des objectifs contractuels qui, selon l’expert repenti, sont bien éloignés de la déontologie de l’expertise et ne répondent qu’à la seule logique économique au détriment de la sécurité routière.

« La pression insidieuse des assureurs sur les professionnels de la réparation et les experts n’a jamais été aussi présente. Ainsi, en cas de sinistre, ce n’est pas forcément les droits des l’automobiliste qui seront servis en premier. Plus grave, les dérives de ce système nuisent gravement à la sécurité routière et donc à la sécurité de tous les usagers de la route » prévient Florian Mourgues, qui n’hésitent pas à faire le parallèle avec le scandale portant sur le maquillage et la revente de plus de 5000 véhicules gravement endommagés.

Excédé comme bon nombre d’experts des mutations qui s’opèrent dans sa profession, Florian Mourgues ne désarme pas et alerte qui veut bien l’entendre – la presse comme certains responsables gouvernementaux – sur les dérives de l’expertise. L’an passé, il a créé, avec la complicité du carrossier Benjamin Labonne, « Les Affranchis », une société́ de gestion de sinistres qui assiste l’automobiliste dans ses démarches : de la prise en charge du dossier indépendamment de l’assurance à l’évaluation des dégâts du véhicule et à sa réparation au meilleur coût.

Mais derrière « Les Affranchis » se révèlent aussi un axe militant, dénonçant le système, et un ensemble de revendications comme la stricte indépendance des experts au sens même de la loi, l’arrêt des évaluations que font peser les compagnies d’assurance sur les experts et une réaffirmation par les assureurs que la sécurité routière ne se « score pas » et n’a pas de prix.