NOx : les camions montrent l'exemple

Une étude de l’International Council On Clean Transportation a permis de mettre en lumière que les poids lourds ont su maîtriser leurs émissions de NOx, contrairement aux véhicules légers largement incriminés pour leur pollution réelle hors norme.
L’ONG International Council On Clean Transportation (ICCT) a mené des tests sur les émissions polluantes de 24 camions. Selon un rapport publié en fin d’année, ces derniers, respectueux des normes en vigueur, émettent en moyenne 210 mg d’oxyde d’azote (NOx) au kilomètre, deux fois moins que les voitures les plus récentes pour une même consommation. Le facteur serait même de dix si l’on part du principe que les véhicules industriels consomment bien plus.
Ce résultat plutôt surprenant s’explique en fait par le protocole de mesure qui est différent entre les véhicules légers et les poids lourds. Les tests d’homologation des voitures de tourisme se limitent à des tests en laboratoire. Le protocole en vigueur n’exige pas encore de tests en roulage réel sur route à l’aide d’un appareil de mesure embarqué.

Des tests plus contraignants pour les véhicules industriels

Pour ce qui touche les camions, les tests routiers sont obligatoires, ce qui a réellement contraint les constructeurs à développer des technologies de dépollution évoluées, pas toujours envisageables à bord d’une voiture. Mais les choses changeront en septembre quand les véhicules légers seront eux aussi homologables sur route, en plus des tests en laboratoire.


Le Conseil National de la Sécurité Routière, à quoi ça sert ?

Né le 28 août 2001, le conseil national de la sécurité routière version 2017 rassemble aujourd’hui 67 titulaires et 44 suppléants sous la présidence du député de l’Orne Yves Goasdoué. Le nombre de membres vient d’être augmenté pour laisser davantage de place aux professionnels des secteurs concernés et de la santé. Les médecins font leur entrée. Le CNSR prépare des recommandations au gouvernement pour lutter contre l’accidentalité routière. L’objectif fixé par le ministre de l’intérieur est de diviser par deux la mortalité routière entre 2010 et 2020, soit compter moins de 2 000 personnes tuées sur les routes de France métropolitaine en 2020.  L’année dernière, un peu moins de 3 500 personnes (3 469 très exactement) ont perdu la vie sur la route, soit 8 victimes de plus par rapport à 2015. « L’année 2016 s’inscrit donc dans une tendance à la stabilisation, sans cette rupture qu’on était en droit d’attendre de par notre engagement avec les deux années de hausse consécutives, 2014 et 2015. » remarque Bruno Le Roux, ministre de l’Intérieur venu introniser la nouvelle assemblée.

Le ministre déclare ensuite « Plus que jamais, cet objectif doit être réaffirmé, car il est à la fois ambitieux, réaliste et accessible : en témoignent les résultats de ces cinq dernières années, en dépit d’une mauvaise tendance conjoncturelle. Nous devons poursuivre nos efforts, continuer dans la direction que nous avons choisie. Mais aussi ouvrir de nouveaux champs de réflexion, imaginer de nouvelles solutions qui tiennent compte des évolutions technologiques et des habitudes de conduite, anticiper les changements de société pour mieux protéger nos concitoyens et continuer à faire reculer la mortalité routière. ». Ainsi, il confirme l’utilisation des véhicules radars dont l’utilisation sera externalisée. Ce sera lancé en septembre prochain, après une expérimentation en Normandie à partir du mois de février. Cela passe aussi par l’extension du champ du contrôle automatisé et de la vidéo-verbalisation, ou encore par celle de la capacité d’action des polices municipales dans le domaine de la sécurité routière. Rien de très positif pour les points sur le permis. Il va falloir redoubler de vigilance sur la route.

 

Concernant le monde professionnel. 21 grandes entreprises, représentant au total 1,1 millions de salariés, se sont ainsi engagées, le 11 octobre 2016, en faveur de la sécurité routière. Depuis lors, 300 autres entreprises ont rejoint le mouvement de sensibilisation et de prévention sous l’aile bienveillante de l’Etat. « Toutes ont adopté des mesures responsables pour lutter contre la mortalité routière, laquelle constitue, on ne le dit pas assez, la première cause de mortalité au travail. Dans le prolongement de cette initiative, une disposition législative est venue rendre obligatoire la désignation du conducteur en infraction pour les personnes morales depuis le 1er janvier 2017. » se félicite le ministre.

Les membres désignés du Conseil national de la sécurité routière sont des fonctionnaires, des médecins, des membres d’associations dont certaines défendront les intérêts des utilisateurs de la route qu’ils soient motocyclistes, automobilistes, transporteurs, cyclistes ou piétons. Parmi ceci, pour l’automobile Christian Peugeot (CCFA), Patrick Bessonne (CNPA), Thierry Archambault (Csiam) Philippe Ouvrard (CFEA – expert) Elisabeth Charrier (FNTR) mais également les sociétés Michelin, Colas, Mobivia. Ce ne sont que quelques exemples. Sous la houlette d’Yves Goasdoué, nommé pour trois ans, le nouveau CNSR, qui comprend aussi en son sein Jean Todt, va commencer son travail. Les membres sont répartis dans plusieurs commissions – Éducation routière et risque routier professionnel, – Véhicules, Technologies innovantes, – Infrastructures, Conduite et état de santé et – Usagers vulnérables. Nous attendons avec impatience les résultats de leurs travaux


13 entreprises créent un lobby en faveur de l'hydrogène

C’est lors du 47e forum économique de Davos que 13 entreprises des secteurs de l’énergie, du transport et de l’industrie ont lancé l’Hydrogen Council destiné à promouvoir l’utilisation de l’hydrogène.
À Davos, 13 industriels des secteurs de l’énergie, du transport et de l’industrie* se sont réunis avec une ambition : celle de montrer que l’hydrogène, qui ne rejette pas de CO2 en tant que carburant ou énergie, pouvait s’imposer comme une des solutions pour la transition énergétique. Et ceci, à l’heure où l’accord de Paris sur le climat de 2015 ambitionne de maintenir le seuil d’augmentation de la température au-dessous de 2 degrés.

De cette volonté commune est né l’Hydrogen Council, lobby qui se donne pour mission de formuler des propositions auprès notamment des pouvoirs publics, des chefs d’entreprises, des acteurs du secteur de l’hydrogène et des agences internationales afin de promouvoir l’hydrogène en tant qu’énergie alternative dans les secteurs des transports, de l’industrie mais chez les particuliers également.

Les membres de ce lobby ont eux-mêmes indiqué leur volonté d’intensifier leurs investissements dans le développement et la commercialisation de l’hydrogène et des piles à combustible, actuellement estimés à 1,4 milliard d’euros par an. « Cette accélération sera rendue possible par un soutien renforcé des décideurs au rôle de l’hydrogène dans le futur mix énergétiques, notamment via les politiques publiques et programmes appropriés  », note l’Hydrogen Council.

* Air Liquide, Alstom, Anglo American, BMW Group, Daimler, ENGIE, Honda, Hyundai, Kawasaki, Royal Dutch Shell, The Linde Group, Total et Toyota.


Bruxelles annonciateur d'une présence de Renault et Volvo Trucks à Solutrans ?

Beaucoup de monde est allé a l'ombre de l'Atomium à Bruxelles, dans le palais 1, visiter le salon Truck & Transport qui a lieu jusqu'au 22 janvier au côté de celui des autos, motos et Vul (voir 44081). Un salon qui présente en première mondiale les nouveaux Vul électriques de Renault : le Kangoo doté d'une super autonomie, et le Master ZE. D'après les organisateurs, le salon Truck & Transport sait fédérer tous les hommes du transport : les patrons aussi bien que les routiers et leur famille. Cette manifestation est aussi l'occasion pour toutes les marques de présenter leurs derniers-nés, et surtout de les vendre : il paraît qu'il s'y vend 20 % des camions commercialisés dans l'année en Belgique. A la grande surprise des visiteurs, le groupe AB Volvo est présent avec ses deux marques Volvo et Renault Trucks. Certains voient cette présence comme un signe avant-coureur de la réapparition des camions du groupe suédois sur les salons, alors pourquoi pas au prochain Solutrans ? D'autant que Volvo était déjà présent au Salon de Birmingham du Véhicule industriel. Un responsable du groupe suédois questionné sur le retour de Volvo et de Renault à Solutans a expliqué : « Rien n'est encore décidé. Présence ou absence, ce n'est pas tranché ». De leur coté, les responsables de Solutrans, qui ont déjà enregistré une augmentation de 30 % des exposants, espèrent toujours le retour de ces deux marques dans leurs manifestation, d'autant que toutes les autres grandes marques ont confirmé leur venue, que ce soit Daf, Iveco, Man, Mercedes ou Scania.


SOLUTRANS 2017 dévoile son programme !

Solutrans 2017, salon international des solutions de transport routier et urbain, qui se déroulera du 21 au 25 novembre 2017 à Lyon Eurexpo, s'annonce sous les meilleurs auspices. A 11 mois de son ouverture, Solutrans affiche une croissance des réservations de 20 % par rapport à 2015. Une croissance qui fait écho aux trois axes forts de l'édition 2017 : l'innovation, l'international et la convivialité. 
Plusieurs événements mettront particulièrement en lumière l'innovation à Solutrans 2017 : 
- Le village des startups qui, pour la première fois, accueillera de jeunes entreprises présentant des solutions innovantes dans les domaines de l'environnement, de l'énergie, des systèmes de transport intelligents (ITS) et de la sécurité. Grâce à un partenariat avec le cluster LUTB et la région Auvergne Rhône Alpes, des entreprises locales seront également présentes sur cet espace. 
- Les Prix internationaux du camion, du VUL et du pick-up : Solutrans accueillera une fois encore la remise des Prix International Truck of the Year, International Van of the Year et Pick-up Award. 
- Les Prix de l'Innovation des Solutions de Transport (9e édition), organisés par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lyon. Deux catégories de participants: "Carrossiers Constructeurs" et "Equipementiers" concourent pour 3 prix : or, argent, bronze et, nouveauté 2017, le "coup de cœur motorisation". Ces prix récompenseront les innovations répondant aux enjeux environnementaux, économiques, énergétiques et de sécurité. Pour répondre aux attentes et aux enjeux de la filière, Solutrans 2017 abordera six thématiques phares : 
- L'usine du futur : robotique, impression 3D, simulation, réalité virtuelle, réalité augmentée, internet des objets, big data... ; 
- Les nouvelles motorisations et énergies ; - Les véhicules connectés ; 
- La livraison en hyper centre ; 
- La formation ; 
- La cybersécurité.
Pour accompagner le transport routier, dans le cadre de la PFA-Filière Automobile et Mobilités, la FFC (Fédération Française de Carrosserie) et l'AFGNV (Association Française du Gaz Naturel pour Véhicules) s'associent pour créer le GTFM (Groupe de Travail Filière Métier pour le développement des Véhicules Gaz). Plus d'infos sur www.solutrans.fr


Le Compte personnel d'activité a été lancé aujourd'hui

La ministre du Travail a officiellement lancé aujourd'hui le Compte personnel d'activité (CPA). Ce dispositif suit chaque personne tout au long de sa vie professionnelle. Il englobe trois autres mesures :

- Le compte personnel de formation (CPF) qui est un mécanisme déjà existant permet d'accumuler des droits à des heures de formation au fil du temps.

- Le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), déjà existant, permet aux salariés exposés à des métiers pénibles de partir plus tôt en retraite ou de travailler à temps partiel.

- Le compte engagement citoyen (CEC) offre aux bénévoles et aux volontaires des heures de formation financées par l'Etat, sous conditions.

Tout le monde à partir de 16 ans (15 ans pour les apprentis) est concerné, que vous soyez salarié du secteur privé, fonctionnaire, agent public, travailleur indépendant ou demandeur d'emploi. Et si vous êtes retraité ou pas encore sur le marché du travail, sachez que vous pouvez aussi faire partie du lot, grâce au Compte d'engagement citoyen. Les deux premiers dispositifs étaient déjà en vigueur en 2015. Le compte d'engagement citoyen l'est depuis le 1er janvier 2017. Il faut d'abord se créer un compte sur le site dédié créé par le gouvernement. Quant au CPF, il se veut plus engagé dans la voie de la formation que le Dif (Droit individuel à la formation). Petit exemple : il faut savoir que l'enregistrement des heures se fait automatiquement par l'employeur. Vous pouvez décider de le « mobiliser », en faisant une demande écrite auprès de votre employeur ou de Pôle Emploi pour obtenir la formation souhaitée. Exigences : le faire au moins 60 jours avant le début de la formation si elle est inférieure à six mois. Pour les cursus plus longs, il faut faire la demande au moins 120 jours avant. Réponse de l'employeur : dans un délai de 30 jours. Les entreprises et organismes publics cotisent auprès des organismes de formation, vous n'aurez normalement pas ou peu d'argent à débourser pour en profiter. Le tout est de savoir si le CPF est bel et bien sur les rails...


Marché du VI : la CSIAM table sur 45 000 camions vendus en 2017

La Csiam (Chambre syndicale internationale de l'automobile et du motocycle) vient de livrer son analyse du marché 2016 du VI. Il en ressort de bons chiffres pour les plus de 5 t, avec une croissance de 13 % par rapport à 2015, soit 47 131 unités commercialisées. Déjà, 2016 s'était soldée par une hausse conséquente de 11 %. La filière retrouve donc son meilleur niveau d'immatriculation depuis 2012. Contrairement à l'année 2015, tirée vers le haut par les tracteurs (+20 %), 2016 a été boostée par les porteurs, dans la même proportion (alors qu'en 2015 ceux-ci avaient légèrement reculé). Ce qui n'empêche que le segment des tracteurs poursuit sa croissance (+7,8 %, soit 26 884 unités). Malgré le boom des porteurs lié à la reprise du BTP, les tracteurs restent le segment majeur et principal avec 57 % du marché total. De leur côté, les Vul lourds reculent de -7,8 % à 1 556 unités, alors qu'ils avaient déjà vu leurs ventes baisser en 2015 (-1,5 % à 1 687 unités). Pour 2017, la filière prévoit une légère baisse des immatriculations des VI, à 45 000 au lieu de 47 000. Alors que l'OVI-Paribas est plus optimiste en prévoyant 46 000 unités, Thierry Archambault, le président-délégué de la Csiam et Jean-Marc Diss, le président de sa Branche VI, sont arrivés à cette prévision en tenant compte d'une part de l'écho que pourrait avoir en 2017 la forte campagne de renouvellement tracteur en 2013 en anticipation de la norme Euro 6. D'autre part, le programme de réduction des dépenses public qui s'annonce risque fort de se traduire par une baisse des investissements privés... « D'autant, souligne Jean-Marc Diss, qu'en France le nombre de t/km n'a pas augmenté, alors que le parc a grossi. A un moment, ça ne va plus marcher ! ». Notons enfin un marché du VO totalement atone, ce qui fait que les transporteurs repoussent leurs achats de véhicules neufs, car ils ont de plus en plus de mal à revendre leurs vieux camions. Paradoxalement, on ne trouve plus de VO Euro 6, quasiment plus de VO Euro 5, et personne ne veut des Euro 4.


Renault révolutionne la conception des moteurs avec l'impression 3D

Le bureau d'études moteur lyonnais de Renault Trucks est en train de révolutionner la conception des moteurs grâce la fabrication « additive » via l'impression 3D métal. Ce procédé permet la fabrication des moteurs de demain en réduisant le poids et le nombre des pièces de 25 %. Cela permet de passer d'un poids de 525 à 450 kg (soit 25 % en moins), et de 84O à 640 pièces ! Grâce à cette nouvelle technique, les ingénieurs de la marque française ont conçu un prototype DTI 5 Euro 6 step C de quatre cylindres de 5 l de cylindrée, exclusivement avec l'impression 3D. Si le moteur complet a déjà été conçu de manière virtuelle, des culbuteurs et supports de culbuteurs ont été fabriqués par impression 3D métal. Ces pièces ont été testées avec succès au cœur d'un moteur Euro 6, sur banc, durant 600 heures. « Le but de ce projet est de démontrer l'impact positif de la fabrication additive métallique sur la taille et la masse du moteur », explique Damien Lemasson, chef de projet chez Renault Trucks. À court terme, ce procédé de fabrication pourrait être utilisé pour des applications très spécifiques ou pour des petites séries. Après ces premiers essais concluants, les ingénieurs Renault continuent de travailler sur ce procédé de fabrication afin d'augmenter la fonctionnalité des pièces et leurs performances.


2017, l'année des bonnes résolutions !

Quand sonne les douze coups de minuit, il est d’usage de prendre de bonnes résolutions. Sport, finances, santé, les sujets sont variés. Si nous n’interviendrons pas dans vos prises de positions personnelles, permettez-nous de vous donner un conseil sur le plan professionnel.
La formation est la solution la plus pérenne pour garder la main sur votre avenir professionnel. Depuis deux ans maintenant, le Compte personnel de formation (CPF) est à la disposition de tous les salariés. Néanmoins, nombreux sont ceux qui ne l’ont pas encore ouvert malgré de nombreux avantages. Désormais détaché du contrat de travail, il est à la disposition du salarié tout au long de sa vie active. Crédité tous les ans, il permet un accès à la formation plus régulier. Si l’employeur doit donner son accord pour son utilisation pendant les heures de travail, l’employé, lui, peut en disposer comme bon lui semble sur son temps libre. Mais, le point fort du CPF est l’accès à des formations certifiantes qui permettent d’acquérir des compétences attestées dans le but d’obtenir tout ou partie d’un CQP.

Alors pour bien démarrer l’année, il suffit d’appliquer la marche à suivre.

Munissez-vous de :

  • 1) votre adresse mail ;
  • 2) votre numéro de sécurité sociale ;
  • 3) votre relevé d’heures de DIF.

Connectez-vous sur le site : http://www.moncompteformation.gouv.fr. En quelques clics, vous voilà en possession d’un compte. Lors de vos formations ou de vos visites dans l’un des centres du GNFA, n’hésitez pas à vous rapprocher de nos équipes d’accueil qui pourront vous guider dans vos démarches et répondre à vos questions.


NOx : les camions deux fois plus propres que les véhicules de tourisme diesel

Dans son dernier rapport, l’organisme indépendant ICCT (International Council on Clean Transportation) révèle que les véhicules de tourisme émettent en réalité deux fois plus de d’oxyde d’azote que les poids lourds. Un résultat surprenant qui trouve son explication dans les conditions de mesure des polluants radicalement différentes entre ces deux types de véhicule.
Alors que le diesel avait déjà mauvaise presse notamment depuis l’affaire Volkswagen et la médiatisation des pics de pollution en France, le dernier rapport dirigé par l’ICCT met aujourd’hui de l’eau au moulin des anti-dieselistes. Ce dernier affirme que les émissions moyennes de NOx des véhicules de tourisme seraient deux fois plus élevées que celles des poids lourds. En effet, ces rejets moyens atteindraient 210 mg/km de NOx contre 500 mg/km pour les véhicules de tourisme. Ces résultats sont basés sur la mesure des niveaux d’émissions de 24 camions et autocar Euro IV, réalisée sur les bancs de puissance du VTT, Technical Research Center of Finland et par la KBA, organisme d’homologation allemand.

Alors que les poids lourds consomment environ cinq fois plus de carburant que les véhicules de tourisme, un tel décalage peut s’avérer surprenant mais s’explique par une réduction significative des émissions de NOx des poids lourds depuis 2011, année durant laquelle des tests de mesure de NOx beaucoup plus stricts ont été mis en place en Europe. Ces derniers sont basés sur les conditions réelles de conduite : un appareil baptisé PEMS (Portable Emissions Measurement System), branché sur la sortie d’échappement, quantifie les niveaux de pollution des poids lourds circulants sur routes ouvertes. Pour rappel, le protocole d’homologation pour les véhicules de tourisme n’implique pour le moment pas de test en conditions réelles, mais seulement en laboratoire.

Les limites des émissions de NOx explosées

Résultats, pour se conformer au niveau d’exigence instauré par les législations européennes, les camions embarquent actuellement des technologies de réduction des NOx de pointe, dont les véhicules légers ne sont pas équipés. Ces outils restent en effet soit inadaptés au gabarit des véhicules particuliers ou présentent un coût prohibitif, trop élevé pour être amorti sur un véhicule léger. Le rapport de l’ICCT souligne ainsi que les émissions de NOx des véhicules de tourisme dépassent de 6 à 7 fois les limites réglementaires de 80 mg/km imposé par la norme Euro VI, un fait déjà avéré via de nombreuses études menées par des pays d’Europe ou par des laboratoires.

L’ICCT relate aussi le classement des 30 véhicules diesels Euro IV les plus polluants, réalisé par le gouvernement allemand. Dans le top 3, le Renault Kadjar 1,5 l dont le niveau de NOx s’avère en réalité 16 fois supérieur à la limite réglementaire, sa version 1,6 l dont les rejets de NOx dépassent de 15 fois la limite et le Suzuki Vitara dont les émissions réelles sont environ 11 fois plus importantes que le seuil réglementaire de 80 mg/km. Ce décalage flagrant entre les niveaux d’émissions de NOx entre les véhicules de tourisme et poids lourds pourrait bien s’atténuer dès 2017 avec l’instauration du cycle d’homologation RDE en septembre. Pour rappel, consciente des failles de l’actuel cycle d’homologation NEDC (New European Driving Cycle), la Commission européenne a entrepris de mettre au point une procédure d’essai permettant de mesurer les émissions également sur route et en conditions de conduite réelles (Real Driving Emission, ou RDE) au lieu de les mesurer uniquement en laboratoire comme c’est le cas actuellement.

Un nouveau seuil de 168 mg/km contre 128 initialement

Mais la mise en place de ce protocole RDE s’était accompagnée d’un assouplissement de la norme limité d’émissions de NOX en conditions réelles. Limite qui prend en fait la forme d’un coefficient multiplicateur. Ainsi, initialement, les véhicules ne devaient pas émettre plus de 128 mg/km de NOx, soit 1,6 fois le plafond autorisé dans l’Union européenne et matérialisé par la norme Euro6 (80 mg/km). Cette norme était à la base applicable à compter du 1er janvier 2017.

Cependant, en octobre dernier, les États européens ont voulu tempérer les ambitions de Bruxelles en proposant un coefficient multiplicateur de 2,1, soit 168 mg/km de NOx en conditions réelles de conduite. Non seulement le niveau limite d’émissions de NOx autorisé est donc devenu deux fois plus important que le niveau préconisé par la norme Euro6, mais l’échéance d’application de cette nouvelle norme a été également repoussée de deux ans, à 2019 contre 2017 initialement.

Entre 2017 et 2019, les véhicules devront respecter ce seuil de 168 mg/km lors des tests réalisés en conditions réelles. À partir de 2020, les véhicules pourront encore dépasser de 50 % le plafond fixé par la norme Euro6, avec un coefficient fixé à 1,5. Ce qui restera visiblement, malgré cet assouplissement des normes, un grand défi pour les constructeurs, compte tenu de ce dernier rapport du ICCT.