Pièces de réemploi : 1 MRA sur 3 pas informé sur le nouveau décret !

Selon une étude menée par notre journal, en partenariat avec Caréco, un patron de garage sur quatre n’est pas informé de l’obligation légale de proposer des pièces de réemploi. Les MRA sont encore moins au courant du texte. À retenir aussi que 51 % des ateliers estiment que cette obligation ne représente aucun intérêt pour eux. Un peu moins des trois quarts des garagistes utilisent déjà des pièces d’occasion. L’étude montre que la profession accorde sa confiance à l’occasion mais que des freins restent à lever, notamment la perte de temps qu’engendre le travail avec des éléments ayant déjà servi.

Depuis le début de l’année les garagistes, mécaniciens comme carrossiers, ont l’obligation de proposer à leurs clients la possibilité d’opter pour des pièces recyclées lors de la remise en état des véhicules. Si cette loi est une véritable aubaine pour les recycleurs, comme Caréco, comment est-elle reçue par les installateurs ? Pour le savoir, Décision Atelier et Caréco ont conduit du 13 décembre au 9 janvier une étude auprès de 200 professionnels (85 MRA, 47 agents de marque et 47 carrossiers).

La profession assez mal informée

Premier grand enseignement de ce sondage : un patron de garage sur quatre n’est pas informé de cette obligation ! Ce taux global varie selon le profil de l’atelier. Ainsi, les carrossiers, plus directement concernés par cette nouvelle disposition légale, sont 85 % à se dire au courant. Le taux chute à 79 % pour les agents. Les MRA restent les plus mal informés puisque environ un sur trois (32 %) avoue ne pas être au courant !

Bon pour l’écologie, pas si bon pour l’économie

Pour 68 % des patrons de garage, cette loi est une bonne initiative écologique. Les agents, culturellement attachés à la pièce d’origine, en sont moins convaincus (57 %). Mais pour ce qui concerne l’aspect financièrement profitable de la loi, les professionnels se montrent plus sceptiques ; plus de la moitié (52 %) d’entre eux considère en effet qu’elle n’est pas une bonne initiative économique. Il est sûr que, vendue moins chère que la pièce neuve, la pièce d’occasion génère moins de valeur pour le marché du SAV.

Pour quels intérêts ?

Un garagiste sur deux (les MRA plus particulièrement) estime que cette loi ne représente aucun bénéfice pour son affaire, tandis que l’autre moitié voit en ce texte l’opportunité de donner une image positive de son atelier (19 %) et d’accroître le volume d’affaires (13 %).

Dans le top 3 des principaux freins à la mise en place de la loi, on note : la perte de temps qu’elle va générer (pour 67 % des répondants), le problème de sécurité et d’assurance (65 %) et l’allongement des délais de livraison (58 %). L’insuffisance de l’offre se classe à la quatrième position (52 % des répondants).

Ces freins reposent sur un certain retour d’expérience puisque 73 % des ateliers posent déjà des pièces d’occasion dans 14 % des réparations en moyenne. Ces taux sont logiquement plus élevés chez les carrossiers, respectivement de 87 % et 18 %. Dans le top 3 des pièces concernées figurent celles de carrosserie (94 % des répondants), les boîtes de vitesses et les moteurs (52 %) et les optiques (46 %). Les professionnels (93 % d’entre eux) proposent ce type de pièces pour les véhicules âgés de plus de 7 ans.

Une confiance affirmée malgré quelques soucis

Selon l’étude, 85 % des garagistes déclarent avoir déjà vécu de mauvaises expériences avec des pièces de réemploi sans que l’on en connaisse toutefois la proportion. En cause : la mauvaise qualité de la pièce pour 77 % des patrons interrogés, une erreur de référencement (52 %), un problème de garantie (43 %) et un délai de livraison trop long (42 %). Chez les carrossiers, plus expérimentés dans l’usage de la pièce d’occasion, la mauvaise qualité des pièces ressort dans 89 % des réponses. Les agents mettent plus volontiers les problèmes de garantie en avant (63 % des réponses). Reste toutefois que les deux tiers des professionnels se disent confiants envers les pièces réemployées.